On les appelle E.M.I., « expériences de mort imminente ». Ceux qui ont vécu ces états entre la vie et la mort sont des expérienceurs. Ils racontent tous la même chose quand ils reviennent : qu’ils ont revu défiler toute leur vie en un instant. Rencontré des proches disparus, des inconnus lumineux et bienveillants, des anges peut-être. Disent-ils, à leur façon, une vérité indicible ? Ou ne sont-ils que la proie d’hallucinations dues à la kétamine, la fameuse kéta des ravers, un anesthésique puissant qui procure des visions psychédéliques et l’illusion de planer ? Théo a perdu sa femme chérie, Lucie, dans un accident de parapente il y a dix mois. On n’a jamais retrouvé le corps. Théo se sent veillé, guetté, guidé. Une présence indescriptible dépose un livre sur les E.M.I. dans son bureau, le conduit jusqu’à une tombe, lui inspire des pensées folles. Le livre a été écrit par le professeur Delmotte, un ancien « french doctor » des champs de bataille d’Afghanistan, devenu directeur d’une clinique à Digne-les-Bains, tout près de la Bléone, la rivière où le corps de Lucie a disparu. Un endroit où Théo s’est juré de ne jamais remettre les pieds. Mais si c’était elle ? Et si c’était vrai ?

Qui n’a pas entendu parler de Nils Hazard, l’étruscologue-détective? Ou d’Émilien, le « Rambo des nurserys », dont on sait à peu près tout depuis Baby-Sitter Blues ? Après ces deux séries, Marie-Aude Murail a exploré de multiples veines, qu’elles soient politiques, réalistes ou fantastiques. Oh, boy !, publié en 2000, a enthousiasmé adolescents et adultes et remporté une trentaine de prix avant d’être porté à l’écran puis sur les planches. Ont suivi, entre autres : Simple, plébiscité et couronné en Allemagne, Miss Charity, le plus victorien de ses romans, Papa et maman sont dans un bateau et… invités dans la crise, 3000 façons de dire je t’aime, ode à l’éternelle jeunesse du théâtre. Marie-Aude Murail est née au Havre (Seine-Maritime) en 1954. Parisienne, puis Bordelaise, elle vit aujourd’hui à Orléans avec son mari. Ses trois enfants ont grandi, comme ses quelque 90 livres, qui ont traversé les frontières, traduits en 22 langues. Docteur ès Lettres en Sorbonne à 25 ans, elle a reçu la Légion d’Honneur à 50 pour services rendus à la littérature et à l’éducation.

Lorris Murail est né en 1951 au Havre. Il vit à Paris. Il a publié beaucoup de livres pour la jeunesse. Il est également critique, traducteur et journaliste spécialisé en gastronomie.

Chronique détaillée

Non , je ne me suis pas trompée en écrivant le titre du livre que je viens de dévorer. Il s’agit bien de « L’expérienceur ».

C’est d’ailleurs ce mot qui m’a donné envie de lire ainsi que le fait qu’il soit écrit à quatre mains : j’étais curieuse de voir ce que deux cerveaux qui écrivent ensemble peuvent produire !

Il faut savoir que, lorsque ce n’est pas pour un service presse, ce n’est pas moi qui choisis les livres que je lis mais plutôt l’inverse ! La plupart du temps, je « tombe dessus » dans la bibliothèque partagée de la maison de quartier dans laquelle je suis bénévole ou, comme celui-ci, je le trouve oublié (volontairement ou non) sur un banc.

Je ne laisse jamais un livre seul dans un coin !

Quoi qu’il en soit, il était là sur le bord d’un banc dans le parc que je traverse tous les jours pour aller travailler. J’ai bien évidemment regardé autour de moi afin de retrouver le propriétaire du bouquin esseulé mais, sans résultat.

Parsemant moi-même ma ville de livres afin d’offrir aux habitants l’opportunité de lire gratuitement, je me suis dit que quelqu’un avait dû en faire de même. Et j’avoue que cette pensée m’a fait sourire !

J’ai attendu ma pause avec impatience. Il faut dire que la quatrième de couverture m’avait mise en appétit : « On appelle E.M.I : expérience de mort imminente. Ceux qui ont vécu ces états entre la vie et la mort sont des expérienceurs »

Je suis, bien évidemment, d’accord que je n’ai visiblement pas le même appétit que la plupart des gens (et d’ailleurs sur pas mal de sujet !) : la mort n’est pas LE sujet dont on raffole… Et pourtant moi, ça me passionne !

Ne me jetez pas la pierre ! Qui ne s’est jamais demandé si il y avait une vie après la mort ou si le fameux tunnel blanc que soi-disant les mourants voient avant de passer l’arme à gauche existe vraiment ?

Personne d’autre que moi ? Ah…

Soit ! J’ai passé mes temps de pause à lire, à frissonner, à me questionner et j’ai franchement aimé ça !

Deux histoires parallèles, totalement différentes donc, finissent par se croiser sans qu’on s’y attende. En bref, d’un côté Théo n’arrive pas à faire son deuil de sa fiancée Lucie. Elle à visiblement eu un accident de parapente mais son corps n’a jamais été retrouvé. Elle n’est plus là, mais il est persuadé qu’elle lui laisse perpétuellement des signes : il voit ses traces de pas dans la neige jusqu’à sa tombe, il sent ses mains dans son dos qui le poussent à avancer toujours plus !

De l’autre « le docteur miracle », le professeur Delmotte qui répare comme il le peut les blessés de guerre en Afghanistan et qui se passionne pour les E.M.I. au point d’en écrire plusieurs livres. Il en est même à se livrer à des expériences qui frôlent le côté obscur de la médecine, voire qui le dépasse totalement ! Il croise sur sa route un enfant, Iosef qui est en train de perdre sa mère mais qui affirme la voir marcher vers une certaine lumière blanche. Devenu orphelin Iosef reste aux côtés du docteur Delmotte. Tous deux accompagnent les mourants vers la lumière, l’un injectant les produits qu’il faut, l’autre expliquant exactement ce que les morts voient lors de leur passage.

Les deux histoires se croisent intelligemment et subtilement lorsque Théo « trouve » sur son bureau un livre traitant des E.M.I écrit par le docteur Delmotte, devenu directeur de la clinique de Digne les bains. Ce livre avait été justement emprunté dans la bibliothèque de cette ville. Mais Théo n’y avait pas remis les pieds depuis des mois et des mois, pas depuis… le décès de Lucie.

Bien trop de coïncidences pour moi ! Je n’arrivais pas à le lâcher, arrivant parfois en retard de quelque minute au boulot car j’avais besoin de finir le chapitre pour en savoir plus. Plus je lisais plus je me posais des questions et il me fallait des réponses ! Mais, ce n’était pas du tout à celles auxquelles je m’attendais !

La fin, que je ne vous dévoilerai pas, cela va de soi, m’a laissée sans voix ! Ce livre a mis un terme aux questions que je me posais sur la mort et ce qu’il y a pendant/après.

Et même si, ça reste un livre et que personne ne sait vraiment ce qu’il y a après, moi ça me convient tout à fait comme théorie !

« L’Expérienceur » a été mis sur ma route pour répondre à mes questions, j’en suis certaine. Et je vais à mon tour, le mettre sur la route de quelqu’un d’autre en le posant sur un banc…

 

Informations complémentaires

Titre : L'Experienceur
Auteur :
Marie-Aude Murail et Lorris Murail
Genre :
Réaliste
Éditeur
L'école des loisirs
Nombre de pages :
254

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