Aujourd’hui, nous accueillons sur le blog une chronique de Virginie qui nous parle d’un Roman de Frédéric Soulier. Merci Virginie pour cette collaboration. Au plaisir de prochaines
Je vous laisse découvrir son avis.

– Edwige –

Je termine Le cri sauvage de l’âme de Frédéric Soulier
J’en ressors déstabilisée, secouée et, paradoxalement, j’ai encore de l’espoir : j’ai plongé dans une eau stagnante, boueuse, je sens la crasse, les miasmes, je sens le quotidien de ces laissés-pour-compte. Je me sens engluée : comme les personnages du roman dans leur vie, malmenés, insignifiants… Et qui pourtant au final débordent d’une fureur de vivre…
Des protagonistes décrits toutefois sans caricature, avec justesse et réalisme. C’était important pour moi, c’est assez rare pour le noter
Et point de misérabilisme gratuit non plus ici, cela sert l’histoire, et l’histoire évolue… Comme on ne s’y attend pas
Pourquoi suis-je si perturbée alors ? Sans doute que le destin de ces petites gens m’a rassurée sur ma capacité à ressentir encore de la compassion pour l’espèce humaine… Sûrement
Je ne me suis pas seulement attachée à Thomas, l’anti-héros à la Forrest Gump (là, c’est moi qui caricature. Bah ! Je n’ai pas le talent de l’auteur moi) qui en toute innocence, en toute honnêteté et naïveté va changer d’une certaine façon le destin des gens qu’il croise ; mais c’est Farouk Hassana, qui bien avant de connaître son histoire m’a trituré le cœur… Derrière son cynisme, derrière les écorchures de l’âme, se cache toujours une histoire, et sa lucidité m’a souvent bouleversée (et donc celle de l’auteur par la même occasion)
J’en sors déstabilisée et songeuse aussi : mais comment est ce possible ? Mais quel talent ? J’ai découvert Fred Soulier avec sa nouvelle Petrichor et le constat reste le même sur 400 pages cette fois : c’est du Zola « foutrement » moderne, c’est la comédie humaine de Balzac, l’humour noir en plus…
Les descriptions sont si travaillées, les détails sont riches, mais sans en faire des tonnes non plus, juste le bon dosage pour allumer le projecteur et laisser tourner la bobine
L’auteur est multi-instrumentiste : il jongle de l’argot, au langage très soutenu, du cru au littéraire, la syntaxe est parfaite
Je l’avais taxé dans Pétrichor d’un brin misanthrope, mais avec ce roman et malgré l’humour noir, les sarcasmes, malgré l’ironie où chacune des castes sociales en prend pour son grade, je trouve dans ce récit beaucoup de tendresse, d’empathie, de bons sentiments et de bonnes intentions et certains paragraphes, certaines formules m’ont touchée, voire émue…
Et que dire de ce magnifique titre ?
Le cri sauvage de l’âme … Vous en comprendrez la signification à la fin du roman, et qui du coup devient une évidence…
Alors je dis bravo, good job dude ! Et à moi de remplir ma part du contrat maintenant…

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