Logo du prix des auteurs inconnus et de NualivSans qu’elles m’aient particulièrement enthousiasmées, j’avais trouvé les 10 premières pages des Chroniques des fleurs d’Opale plutôt agréables lors de la présélection du Prix des auteurs inconnus

Pourtant, malgré toute ma bonne volonté, j’ai trouvé la lecture complète de cette œuvre particulièrement laborieuse.

[…] 
Rare rescapée du massacre de son village natal, Diphtil, une jeune fille du peuple de l’Air, est sauvée en territoire ennemi grâce au symbole étrange qu’elle porte sur le front. Elle serait la cinquième fille de la Déesse Aveugle. Séquestrée dans un monastère et manipulée par le prêtre Sarïn qui compte la livrer au roi une fois ses pouvoirs éveillés, elle est libérée par son frère, Naid, qui la persuade de partir avec lui.
Sauf que les terres de l’Edenor sont semées de dangers et que la cruauté de certaines personnes, hantées par la haine et la guerre, s’opposent à la candeur de Diphtil, avide de découvrir ce monde dont elle a si peu joui.
[…]

Source

La langue

L’introduction m’avait donné un aperçu du langage alambiqué qui est utilisé par la narratrice, mais je n’imaginais pas que ça deviendrait si pesant à la longue. En effet, le niveau très soutenu et élaboré de la langue enlève, selon moi, toute spontanéité au texte. Plus j’avançais dans ma lecture et plus je me suis focalisée sur cet aspect qui ne cessait de m’agacer. Je sais que c’est un choix délibéré de l’autrice, Ielenna, et qu’il s’explique tout à fait par le vécu de Diphtil, mais ces raisons ne suffisent pas à me faire oublier mon irritation. 

Qui plus est, il faut pouvoir assumer un discours si élaboré qui, du coup, rend le lecteur plus exigeant. Notamment, il aurait été bienvenu d’éviter les erreurs de structures de phrase ou de vocabulaire. Il n’y en a pas beaucoup mais, du coup, celles que j’ai vues m’ont, du coup, particulièrement sauté aux yeux.

L’histoire

Je lis beaucoup de fantasy depuis nombre d’années ce qui influe sûrement mon jugement et m’a fait trouver l’intrigue un peu faible. En effet, elle, rentre dans un schéma ultra-classique de fantasy médiévale avec une héroïne qui découvre ses pouvoirs et, pour accomplir sa quête, s’entoure d’une bande d’amis qui la suivront, littéralement, au bout du monde et qui, comme pas hasard, sont tous dotés de compétences ou de pouvoir extraordinaires. Tous les codes et tous les stéréotypes du genre sont présents. Le récit est émaillé de passages que j’ai trouvé très lents et où je me suis un peu ennuyée. Par ailleurs, j’ai aussi eu l’impression d’un monde plutôt binaire. Malgré les personnages de Naid et d’Yasalyn qui apportent : du mystère pour le premier et des touches de gris pour la seconde, j’ai un ressenti d’un monde en noir et blanc.
J’ai été déçue par l’événement qui clôt l’ouvrage : je ne le trouve pas du tout crédible, presque ridicule. J’imagine qu’il sert de marchepied vers le tome suivant mais ça ne fonctionne pas pour moi.

Les protagonistes

Ce sont les personnalités bien creusées et intéressantes qui font la force de cet ouvrage

Je l’avoue, j’ai à peu près détesté Diphtil qui, outre son langage, fait preuve d’une grande naïveté qui, bien que là encore expliquée par son passé, est imposée au lecteur par le fait qu’elle soit la narratrice. Peut-être aurais-je vécu cet ouvrage totalement différemment s’il avait été écrit à la troisième personne ou si je l’avais lu à travers les yeux d’un autre personnage. Je n’apprécie guère, non plus, son positionnement face à son destin même si (ou peut-être parce que) c’est aussi un positionnement très classique en fantasy qui accentue le côté « déjà vu » de l’ensemble.

Par contre, j’ai beaucoup aimé les 3 autres personnages principaux :

  • Ysalyn pour sa dualité, sa difficulté à se positionner par rapport au groupe, ses cas de conscience que j’ai pu imaginer mais qui ne sont pas décrits directement puisque Diphtil ne peut pas lire dans son esprit
  • Naid pour le mystère qui l’entoure
  • Astiran pour sa droiture, sa sobriété et son intégrité

J’ai aussi beaucoup apprécié les personnages très secondaires mais indispensables comme la sorcière ou la sirène pour leur humour et le côté ésotérique leurs prédictions.

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