Mes yeux papillonnent puis se referment dans une tentative vaine pour gagner un instant supplémentaire d’inconscience. Je me recroqueville sous le plaid qui m’entoure. À la recherche d’une onde de douceur. J’essaie de me raisonner.

J’ai trente ans, je suis mariée à un homme que j’adore, maman de deux princesses fabuleuses, à l’aube d’une belle réussite en tant qu’auteure et blogueuse. J’ai tout pour être heureuse.
Et pourtant, je sens au fond de moi qu’il est trop tard…
Chaque seconde qui passe m’emporte un peu plus loin dans une histoire folle, me fait perdre tous mes repères, me noie dans un océan de souffrance.
Vais-je devoir tuer l’enfant que je porte ?

Chronique détaillée

Pour commencer, je tiens à remercier Rebecca Monnery d’avoir contacté l’équipe et d’avoir proposé son livre.  Pour être franche, c’est une découverte assez mitigée. J’étais plongé dans l’histoire et en même temps j’avais envie de jeter ma liseuse.

Je m’explique, l’histoire est très poignante et touchante. Par mon passé d’éducatrice dans le milieu du handicap je peux aussi dire véridique pour la majorité des cas. En fait, toutes les familles que j’ai rencontrées sont passées par les moments de doutes, de rejet, d’amour, d’abandon, de sensation de jugement, d’être dépassées, de ne plus se sentir à la hauteur, de regret. Tout l’amour qu’on peut ressentir pour son enfant ne nous rend pas surhumains. Si des parents d’enfants “normaux” peuvent se sentir dépassés, alors il serait vraiment incroyable que les parents d’enfants avec une ou plusieurs difficultés, eux, ne  se sentent jamais dépassés. Donc ce livre est vraiment touchant de vérité. En même temps l’autrice/ l’auteure (biffer la mention inutile, pour l’instant aucune décision au niveau du dictionnaire n’est prise) avoue qu’elle se base sur sa propre expérience.

Ce que j’aime aussi avec cette vérité, c’est que si des parents ont un enfant souffrant d’un handicap, ils ne se sentiront plus seuls. Les livres sur le sujet sont rares, surtout en auto-édition. Après, je sais qu’il y en a de plus en plus. Mais ceux que j’ai lus ne sont que des livres disant à quel point c’est génial d’avoir un enfant différent. Dans ce livre, l’autrice fait référence à Anne-Dauphine Julliand, mais je n’ai pas eu l’occasion de lire ses écrits, qui doivent être aussi très bouleversants.

J’apprécie aussi l’écriture fluide accessible à tous et ponctuée d’expression typique comme “pas si pire” ou “c’est quelle heure?”. Les chapitres sont courts, tout du moins d’après ma liseuse, qui estime que tous les chapitres font 6 ou 7 pages… du coup à certains moments j’avais de sérieux doutes quant au nombre de pages, car ma liseuse a parfois tendance à modifier les tailles des chapitres selon son humeur. Mais si ce n’est pas une fantaisie de la part de ma liseuse c’est une sacrée prouesse que d’avoir réussi à faire des chapitres de taille pratiquement égale à chaque fois. Cela donne un rythme à la lecture et le temps est important dans cette histoire.

Par contre quelques petites choses m’ont dérangée comme le fait que la femme décide qu’il vaut mieux mettre sa carrière entre parenthèses au profit de celle de son mari pour éduquer les enfants, ou le fait qu’elle allaite et boivent du vin.

Ce sont des choix totalement personnels, mais je suis quelqu’un qui ne supporte pas l’idée de devenir femme au foyer ou mère au foyer, je prône l’équilibre dans une relation et surtout j’essaie d’ouvrir ma propre entreprise. Et tout le début du livre, avant même de savoir l’handicap de l’enfant, on rabâche que c’est mieux de rester  la maison, que même si papa peut se libérer et arranger ses horaires, c’est elle qui s’occupe de tout, au point même qu’il va bosser dans un café. Ce qui a tendance à me rendre un peu hors de moi, il avait l’air tellement génial le mari et puis en fait non, puis à nouveau super et puis à nouveau non. Bref ça m’a vraiment énervé à certains moments. Mais cela n’est qu’une opinion personnelle et il est évident que certaines femmes préfèrent cela à une carrière, tout comme certains hommes préfèrent rester au foyer pendant que madame a une carrière. Je pense simplement que ce n’est pas dans mon tempérament et surtout que la vie devient bien trop chère pour pouvoir se permettre que quelqu’un soit parent au foyer.

Les personnages n’en reste pas moins attachants que ce soit cette pauvre Juliette qui ne comprend pas pourquoi sa petite dernière est si difficile, les deux premières filles, la meilleure amie de Juliette, une amie qu’on rêverait tous d’avoir. Le père, qui malgré ses absences régulières (enfin si ça tombe il ne part pas si souvent, mais que les moments expliqués dans le livre donnent cette impression au final, car c’est les moments ou Juliette craque)  est tout de même quelqu’un de super compréhensif, doux et attentionné.

Une autre chose importante à savoir sur le livre, c’est qu’il y a pas mal de références à la religion. J’ai découvert que pas mal de gens n’apprécient pas ce genre de référence s’ ils ne sont pas prévenus avant de se plonger dans le livre. En fait c’est un risque lorsqu’on lit un récit de vie qu’il y ait des références aux croyances de chacun, et c’est un risque que prend l’auteur de le mettre dans son livre, sauf que la croyance d’une personne fait partie intégrante de sa vie, donc on ne peut pas en faire abstraction lors d’un récit de vie. Même si ici, il s’agit d’un mix entre récit de vie et fantastique.

  • les récits de vie
  • les livres touchants
  • les lectures qui abordent des sujets importants
  • de la légereté
  • un ouvrage dénué de références religieuses

Informations complémentaires

Titre : Si j’avais su
Auteur :
Rebecca Monnery
Genre :
Récit de vie fantastique
Éditeur :
Auto-édition
Nombre de pages :
262

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