Descente dans l’enfer bordelais

À peine le lycée terminé, ne supportant plus son père violent et sa mère alcoolique, Guillain fugue. Il quitte les Landes et prend le premier TER vers Bordeaux.

Au rythme d’aventures étonnantes, il vagabonde à la recherche de lui-même et d’une raison de vivre dans ce monde enragé. Tout au long de son parcours de jeune SDF, il se confronte à la violence, à la précarité et aux inégalités.

Face à l’argent qui diminue et la malveillance des passants, Guillain s’enfonce et sombre peu à peu dans l’alcoolisme et la brutalité, desquels il pourrait bien ne jamais ressortir…

Chronique détaillée

Tout d’abord, je remercie l’auteur de m’avoir envoyé le livre.

J’ai mis pas mal de temps pour le lire, car la première partie est vraiment difficile psychologiquement pour moi. Mais après plus de soucis, j’étais montée dans le train de la vie de ce personnage dépassé par les évènements, ou tout simplement blasé.

Contrairement à la plupart des récits de vie, cette fois-ci je n’ai pas trop eu de mal à m’identifier au personnage dès le début. C’est sans aucun doute la raison qui m’a posé tellement de difficultés au début du livre. Cette lecture m’a replongé dans un passé et une vie que j’aurais pu avoir si l’on ne m’avait pas aidé.

Après ce n’est pas un livre très commun, je pense que les gens auront des avis relativement radicaux au vu de l’écriture, des personnages, du comportement du personnage principal.

Le livre n’est pas commun, car il aborde tout de même un sujet relativement tabou : les sans-abri et leur mode de vie ainsi que la prison.   Ce qui est chouette c’est que l’auteur ne nous propose pas un seul type de sans-abri avec un seul type de comportement. Même si tous les personnages du roman ont tendance à avoir des personnalités extrêmes, il reste très juste dans le domaine des sans-abri.  Ce que je veux dire par personnalité extrême c’est que tout au long du roman Guillain va rencontrer des gens et on tombera sur différents types de personnalités que l’auteur a poussé à l’extrême, rare sont les personnages en « gris » ou un peu ambivalents dans leur propos. Une fois réinséré dans la société c’est déjà plus calme, plus doux, car effectivement il n’y a pas le côté « vie gâchée et pleine d’amertume » des SDF.

Le personnage principal est un gars plutôt mou et en même temps très franc, direct et combatif. Il a comme différentes personnalités en un seul corps. Car d’un côté il a un courage monstre de partir de chez lui, mais après il se laisse complètement aller et à nouveau son instinct de survie va reprendre le dessus et on recommence.

Il faut savoir aussi que ce livre est plutôt hardcore à lire ; que ce soient les situations glauques, les paroles ou les actes de certains personnages. Il y a des moments où l’on peut vraiment être très mal à l’aise.  C’est d’ailleurs ce côté original qui m’a beaucoup plus, car on ne sait jamais sur quoi le personnage principal va tomber dans ses nouvelles rencontres : est-ce que la personne va l’aider ou l’enfoncer, va-t-il être un ami, un ennemi, une personne de passage ?

J’ai aussi beaucoup apprécié le fait que le personnage principal soit en constant conflit avec lui-même, la société ou une autre personne et on se demande s’il va craquer, quand, où, comment, face à qui et quel sera l’élément déclencheur ?

J’apprécie aussi le fait que l’auteur ait réussi à nous faire partager des années de vie en moins de 500 pages. Il est évident que ce dernier a dû retirer des parties que certains jugeront peut-être utiles, mais la façon dont c’est fait n’est absolument pas dérangeante, au contraire c’était même très drôle de logique et de sincérité par exemple la façon dont ce dernier décide qu’au final un passage en prison n’a pas besoin d’être expliqué jours après jour. Je n’en dirai pas plus là- dessus au risque de spoiler.

J’aime aussi beaucoup cette vérité de vie : il n’existe pas de marraine « la bonne fée » ou d’étoile bleue à prier pour que tout s’arrange. Il ressort clairement que si on se laisse aller les choses finissent toujours par nous dépasser et risquent de mal tourner. Mais j’avoue que les périodes où le personnage est décidé et déterminé sont moins exploitées (exemple il va a la bibliothèque, il se cultive pour plaire à une femme et on en parle à peine) justement pour faire ressortir cette réalité de la vie et le côté fataliste et défaitiste du personnage.

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Informations complémentaires

Titre : Intra/Extra
Auteur :
Gaëtan Genet
Genre :
Récit de vie romancé
Éditeur :
NomBre 7 éditions
Nombre de pages :
452

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